Une seconde boucle Vélo à Plouay a été créée et publiée dans l’application Rando Bretagne Sud
Plouay boucle vélo 16,8 km Boucle Vélo Plouay Du côté du Crano
Départ : angle du Boulevard des Championnats du Monde et de la rue du Cimetière (proche médiathèque)
Bienvenue à Plouay, connue pour son Grand Prix et ses nombreuses compétitions cyclistes. Une véritable tradition et passion, peut-être en lien avec sa campagne vallonnée et ses routes sinueuses. Un terrain de jeu que nous vous proposons de découvrir dans ce parcours du côté du Crano jusqu’aux limites de Calan.
Cet itinéraire balade à vélo vous est proposé par la ville de Plouay, le Collectif Cyclisme et Prévention du Morbihan et Lorient Agglomération.
L’extension du bourg du Plouay
En traversant la zone artisanale de Rostervel, où sont installées de nombreuses entreprises, et en remontant la rue de Poul Fetan, bordée de maisons d’habitations, on a un aperçu de l’extension du bourg de Plouay en l’espace d’une cinquantaine d’années en lien avec le développement économique et l’augmentation de la population. On a du mal à croire qu’en 1960, il n’y avait ici que quelques logis le long des axes de circulation. Ils étaient cernés de prairies et de champs cultivés, parsemés de pommiers et bordés de talus plantés.
Le bocage
Au lendemain de la seconde guerre mondiale, les Plouaysiens vivent essentiellement de la terre. Mais l’agriculture va connaître des transformations importantes avec la mécanisation et le remembrement. Vers 1960, les talus sont détruits, les pommiers arrachés dans les parcelles cultivées pour permettre le décloisonnement des parcelles et faciliter l'utilisation des engins. Selon une étude Breizh Bocage, Plouay a perdu 71 % de son maillage bocager entre 1952 et 1977. A contrario, le boisement s'est intensifié dans les fonds de vallée difficiles à exploiter : les bois occupent aujourd'hui près de 35 % de la commune alors qu'en 1952, 84 % des terres étaient cultivées.
L’Oratoire Notre-Dame de Délivrance
L’oratoire de Penterff fut édifié au début du 20e siècle, visiblement par la famille de Pluvié, en remerciement pour un enfant sauvé de la mort. Construit initialement en bois, il fut rebâti en pierres de taille. Fermé par une grille, il abrite la statue de Notre-Dame de la Délivrance. Datée du 18e siècle, elle viendrait de Pont-Scorff, peut-être de la chapelle Notre-Dame rue Terrien, ruinée et remplacée par l’église du Sacré-Cœur vers 1897.
Avant-guerre, les familles venaient de loin prier ici pour tous les souffrants : enfants malades, femmes enceintes, agonisants... Un pardon s’y déroulait chaque année avec chapelets, vêpres et procession dans le champ voisin. La fête profane avec buvettes complétait la manifestation. Une messe y est encore célébrée chaque année et des bénévoles assurent l’entretien des lieux : Notre-Dame de la Délivrance trône au milieu des bouquets de fleurs et des plaques de remerciements.
4 Le Crano
Après le virage, à l’approche du village du Crano, à l’intersection avec un chemin de terre, vous apercevrai l’assise de l’une des anciennes voies de chemin de fer du Morbihan. Fort de ses 307 km, ce réseau fut mis en place par le département du Morbihan entre 1885 et 1910. Reliant ici Plouay à Locminé à partir de 1902, le train dénommé « train patate » avait de multiples usages : transport de voyageurs, bagages, colis postaux, animaux, céréales et autres produits agricoles... Concurrencé par les routes, il décline vers 1930 et commence à être démantelé en 1938. Cette ligne fait partie de celles qui continuèrent de fonctionner durant la guerre avant d’être supprimées en 1947.
Au niveau du Crano, dépendant de l’ancienne seigneurie de Kerdrého, ne manquez pas d’observer sa magnifique longère de la seconde moitié du 17e siècle. Elle donne un aperçu de la qualité du patrimoine rural des hameaux de Plouay. Outre ses fours à pain, ses fontaines lavoirs et ses puits, ses fermes, datant du 16e siècle pour les plus anciennes, utilisent des techniques de construction similaires, puisant leurs matériaux à même la nature, granit, terre, bois, paille de seigle, aujourd’hui remplacée par l’ardoise. Ses logis les plus soignés s’inspirent du manoir dans un souci de reconnaissance sociale : cheminées monumentales, ouvertures sculptées, escaliers en vis ou en façade, armoires et éviers muraux.
Kerprat et Kerprat Vihan
Après avoir dépassé le hameau de Kerprat à votre gauche, vous arrivez au lieu-dit Kerprat Vihan dont les constructions s’étalent le long de la départementale reliant Plouay à Lanvaudan. Pourtant, en 1843, d’après le cadastre napoléonien, il n’y a ici qu’un simple chemin et aucune construction. Seul le village de Kerprad, le « village au pré » regroupe quelques logis fermes autour d’une cour.
Avant-guerre, trois logis, dont un CAFE BOULANGERIE dont l’enseigne est encore visible sur sa façade, sont construits à ce carrefour. Ils donnent naissance au lieu-dit Kerprat Vihan, petit Kerprat. Au fil des constructions depuis les années 1960, Kerprat Vihan s’avère finalement bien plus grand que le village de Kerprat. Ne manquez pas d’observer de l’autre côté de la route le linteau gravé rappelant deux dates de grande sècheresse en France : 1906 et 1976.
L’évolution du monde agricole
Au fil des années, les petites fermes disparaissent au profit d’exploitations comptant en moyenne 70 hectares. Le métier d’agriculteur évolue lui aussi. Les paysans se spécialisent : vaches laitières, poulets de chair, viande bovine, culture maraîchère… Il se dotent de nouveaux outils et infrastructures qu'ils installent en périphérie du village : grand hangars, étables modernes, porcheries et poulaillers hors sol avec silos... Parallèlement, Plouay perd un tiers de ses agriculteurs entre 1988 et 2000. Ils représentent aujourd’hui moins de 4 % des actifs de la commune. Néanmoins, les villages, un temps déserté, sont prisés et se repeuplent. Le bâti ancien, d'abord délaissé, est progressivement rénové pour être habité, côtoyant des logis récents.
De Plouay à Calan
Sur votre droite, en contrebas des prairies, sillonne, caché par les arbres, le ruisseau du Crano qui sert de frontière naturelle aux communes de Plouay et de Calan. Les limites des anciennes paroisses semblent pourtant parfois mystérieuses. Tout au haut de la côte, le hameau de Kergarenne est sur la commune de Calan, à l’exception de la première maison, dite Kergant la Lande, édifiée sur les terres du hameau voisin en Plouay. Passé le village, jusqu’aux deux maisons isolées à votre gauche, vous roulez quasiment sur la limite entre les deux communes, Calan à droite, Plouay à gauche. Les talus encore présents matérialisent cette frontière, fort probablement calquée sur celle des anciennes seigneuries. En passant près du village de Kercrohennec, ne manquez pas d’admirer ses logis des 17e et 18e siècles.
La fée électricité
Sur votre gauche, un poste de transformation électrique a été installé dans une ancienne carrière. Il joue un rôle capital dans l’alimentation électrique de la région, permettant, grâce à une ligne de très haute tension enterrée, d’acheminer cette énergie vers les Côtes d’Armor. Vous pourrez aussi apercevoir dans le paysage des pylônes, transportant cette fois l’électricité vers le Finistère.
Kerandiot et son lec’h
Calan était réputée pour ses carrières de mylonite, cette pierre bleue dite de Calan qui, associée au granit, a notamment servi à la construction des fermes, comme ici au village de Kerandiot, où granges et logis prennent des nuances de beige, gris bleu et rouille. A gauche dans une cour, vous pourrez apercevoir un lec’h, une grosse pierre hémisphérique, qui faisait autrefois partie d’un ensemble de trois stèles funéraires des 6e et 5e siècles avant notre ère. Elles signalaient un cimetière à incinération. Selon un rituel, les ossements incinérés étaient placés en pleine terre dans des urnes.
Les Vieilles Sources
Sur votre droite, vous pouvez apercevoir un ensemble de fontaine et lavoir associé à un petit bâtiment de béton. Il cache un dispositif de pompage de l’eau alimentant encore quelques hameaux du secteur. Il fait partie du réseau d’eau annexe de Calan, constitué de plusieurs sources, mis en place avant que la commune ne rejoigne dans les années 1970 le Syndicat d’eau de Pont-Scorff. Il est aujourd’hui géré et entretenu par l’association « les vieilles sources ».
De retour sur Plouay
En franchissant le ruisseau du Crano, vous revenez sur la commune de Plouay. Le Crano, qui prend sa source près du village du même nom que vous avez traversé un peu plus tôt, est rejoint par le ruisseau Er Hoëh-Coh naissant au bourg de Calan. Il ne cesse de grossir pour devenir l’un des affluents majeurs de la rivière du Scorff dans laquelle il se jette à Cléguer.
Comme bien d’autres ruisseaux en Bretagne, son nom change au fil de l’eau : ruisseau de Pont En Daul à l’entrée de Plouay, de Saint-Sauveur après son passage près de la chapelle éponyme, de Tronchâteau à sa confluence avec le Scorff. Encore surnommée Sther Vihan, la petite rivière en breton, le Crano a abrité, avec ses multiples ruisseaux affluents, pas moins de douze moulins de l’Ancien Régime à la seconde moitié du 20e siècle.
Le quartier de Bécherel
Le quartier de Bécherel était autrefois un véritable hameau, séparé du bourg par le ruisseau de Bécherel, avec ses maisons édifiées le long du chemin vicinal, son étang et son moulin, dépendant de la proche seigneurie de Kerdrého. Il possédait une chapelle, dite N.-D. de Bécherel, attestée par les archives au 17e siècle. Ruinée, elle fut détruite en 1804, mais perdure sous la forme d’un oratoire édifié vers 1950 par la population du quartier en remerciement d’avoir été protégé des bombardements durant la guerre. Y trône une Pietà en granite du 16e siècle trouvée dans l’étang du moulin et provenant probablement de l’ancienne chapelle.
Après-guerre, le quartier est très animé et fait la fierté de ses habitants. Une certaine rivalité s’installe vis-à-vis du bourg. Mais laissons la parole à Jean-Pierre Le Floch qui nous compte sa jeunesse à Bécherel dans son ouvrage « La petite histoire de Plouay ». « Mon quartier natal a toujours constitué une entité inexplicable pour les « non Bécherelois », un peu comme le Babaorum d’Astérix, à tel point que la devise « Becherel bat le bourg ».
Il faut bien lui reconnaître une particularité dont se glorifiaient ses habitants, En effet, dans un rayon très restreint se trouvaient plusieurs commerçants et artisans, le presbytère et son annexe faisant office de centre aéré, le petit patro, le local des pompiers, le moulin, le lavoir municipal, la scierie la plus importante, les jeux de boules les plus fréquentés, l’une des deux études notariales et le domicile du maire. La densité de ma génération baby-boom et les festivités organisées par ce seul quartier au mois d’octobre, fête foraine, course cycliste et pardon à l’oratoire, accroissaient cette impression de dynamisme. »
Découvrir Plouay
Centre actif de marchés dès le 13e siècle, Plouay est connu pour le dynamisme de ses marchés et de ses commerces. Ne manquez pas de flâner dans ses rues. Son église Saint-Ouen, édifiée au 15e siècle, cache trois retables, le premier en tuffeau et marbre, installé lors de la reconstruction du chœur en 1717, les deux autres en tuffeau, ornant les bas-côtés du chœur, dédiés à la Vierge et au Sacré-Cœur.
Plouay était aussi le siège de la haute justice de la seigneurie de Pontkalleg, située à Berné. A l’angle de la place de l’Eglise et de la rue de Bécherel, admirez la plus ancienne maison du bourg datée de 1594, autrefois prison de cette seigneurie. A côté, sur la petite place du marché, trônait sous l’Ancien Régime des halles, visiblement associées à l’étage à un auditoire de justice où étaient prononcés les jugements chaque lundi, jour de marché. Les sanctions allaient du carcan à la prison, et pour les cas les plus graves, à la condamnation à mort. Les exécutions avaient lieu à la sortie de Plouay sur un promontoire appelé Lann Justice, là où trônaient les piliers de justice et la potence de la seigneurie.