Patrimoine

Seigneuries et châteaux

Ty-Henry

Le village de Ty Henry, la maison de Henry en breton, doit probablement son nom au seigneur qui édifia ici au moyen âge, peut-être dès le 11e siècle, une motte féodale surmontée d’une maison fortifiée. Etant l’une des châtellenies de Pontkalleg en Berné en 1682, cette seigneurie comprenait encore « l’ancienne motte et château, ses douves et anciens fossés qui cernent de tous côtés le bourg dudit Thy Henry auquel est enclavée l’ancienne chapelle du château, et une autre chapelle, la première dédiée à la Vierge et l’autre à saint Laurent ». Y est également associé le « moulin à bled dudit Thy-Henry » avec son étang. Le titre de bourg et la surface de l’enceinte attestent de l’importance de ce site au moyen âge. Les vestiges de ce riche passé ont disparu, à l’exception d’une partie des douves et fossés, et plus au sud, les ruines du moulin et la chapelle Notre-Dame de Vrai Secours.

 

Manoir de Kermorgant

très beau manoir du 16e siècle avec escalier en vis, bien préservé, ancienne seigneurie.

 

Château de Kerdreho

très ancienne seigneurie, berceau des de Pluvié installés ensuite à Manehouarn, château de plaisance construit au 17e siècle par le Bréhu, adjonctions au 18e siècles, ferme avec date 1750, chapelle détruite ?, conserve également une orangerie, un parc…

 

Château de Kersily

château construit aux 19ee et 20e siècles, ancienne seigneurie de Plouay

 

Manoir de Cunffio

ancienne seigneurie, manoir 17e ou 18e s., ne conserve que son escalier actuellement.

Son Marquis fut assassiné par le Marquis de Ponkalleg : (une croix lui rend hommage à l’entrée d’Inguiniel)

Cette croix fut érigée là où mourut le seigneur de Cunffio. Sortant de l’église d’Inguiniel, il fut tué à l’arquebuse par le Marquis de Pontkalleg caché dans un grenier. S’apprêtant à monter à cheval, le pied pris à l’étrier, il fut traîné jusqu’ici. Le registre de Plouay précise : « Le 23e jour de juin 1675, escuyer Gabriel de Meherenc, seigneur de Saint-Pierre Cunffio, mourust au bourg d’Inguiniel et fust enterré le lendemain audit lieu ».

 

Les uns parlent d’un duel, sorte de jeu où le Marquis de Cunffio, premier tireur, aurait raté sa cible, les autres que le Marquis de Pontkalleg ne pouvait atteindre son rival s’il touchait la terre, la pierre ou le bois. Afin d’annuler le sortilège et sur les conseils d’une sorcière, il se coucha sur la paille pour faire feu. Le légendaire se mêle au récit oral. On raconte encore que les nuits de tempête, on entendait des bruits effrayants et le galop du cheval du sire de Cunffio, cherchant le repos.

 

Ces faits reflètent surtout les conflits de pouvoir entre deux seigneurs. Alain de Guer, marquis de Pontkalleg depuis 1657, n’apprécie guère qu’un autre seigneur, normand (Bayeux) et dont la famille a acquis le domaine de Cunffio en 1641, se considère comme son égal parce qu’il est écuyer à Versailles et a le titre de marquis. Cette situation lui paraît d’autant plus intolérable qu’il est son vassal et refuse de lui « rendre hommage ».

 

Dans les environs, Alain de Guer est le seigneur le plus puissant après le Prince de Rohan Guémené. Il possède les seigneuries de « Pontkalleg, Tronchâteau, La Bruyère et Ty Henri ». Il exerce sa haute justice dans les paroisses de Berné, Bubry, Plouay, Inguiniel, Cléguer, Lanvaudan, Calan, Caudan, Quistinic, St-Caradec-Trégomel et St-Caradec-Lès-Hennebont.

 

Il a au bourg de Plouay tribunal, prison, carcan et « patibulaire à quatre piliers » (gibet). Ce droit de vie et de mort s’applique ici sans jugement. Le Marquis de Pontkalleg n’en sera pas inquiété, soutenu même, dit-on, par le clergé, appréciant peu le Marquis de Méhérenc qui ne le ménageait pas.

 

Alain de Guer est aussi un homme aux abois, poursuivi par des créanciers suite à des cautionnements imprudents et au non-paiement d’une charge de sénéchal de Guémené acquise en 1661. Dès 1672, ses terres sont saisies et en 1673, il laisse ses biens à son fils aîné pour éviter la banqueroute. Situation inextricable qui le conduira après la mort de son épouse en 1676 à se réfugier dans la prêtrise aux côtés du Père Maunoir.

 

Manoir de Kerhouant

Ancienne seigneurie, logis fin 17e siècle avec date 1790 sur pilier de l’entrée.